dimanche 1 avril 2001

Marc Degrâce

Que dire de Marc Degrâce? Il fut le premier membre de la défunte Ligue d'Improvisation de la Péninsule Acadienne (LIPA) à comprendre les principes de l'improvisation. Sa générosité légendaire lui a valu des éloges de tous ceux qui ont joué à ses côtés comme en face de lui. Il a joué à la Coupe universitaire d’improvisation de 1987 à 1990, soit deux ans avec le Centre universitaire de Shippagan et deux ans à celui de Moncton, représentant la Licum. D'ailleurs, il fut une pièce instrumentale de la machine à gags de l'UMoncton qui remporta la Coupe en 1990 à Montréal, en gagnant plusieurs impros cruciales en fin de match et tout au long du tournoi. Qui peut oublier ses deux dernières impros en carrière à la CUI lors de la finale, qu'il remporta, aidant à effacer un déficit de 5 à 3. Marc n'intimidait personne, mais en deux temps trois mouvements, il avait placé l'équipe adverse, la foule et les officiels dans sa poche, car la plus grande difficulté de jouer contre et avec Marc était de garder son sérieux. Il détient un record qui sera difficilement égalé, celui d'avoir remporté 19 impros sur 21 lors d'un tournoi.

Marc a également donné de son temps à l'impro après sa retraite, comme maître de cérémonie de la Licum en 1990-1991. Il a aussi aidé de nombreux jeunes à se développer avec ses judicieux conseils qui étaient aussi justes et généreux que son jeu. Ses participations se font plus rares, mais il n’a pas oublié ses racines. Dans les années ‘90s, il jouera dans le spectacle d’impro Borino dans la Péninsule acadienne, et plus récemment, entrainera une équipe de niveau intermédiaire aux Jeux de l’Acadie, formant littéralement une autre génération vu que son fils est sur l’équipe!

Ah oui! Marc fut aussi le seul véritable « goon » de l'impro! Après une défaite du CUS en supplémentaire lors de la demi-finale 1988, Marc agrippa un joueur de Montréal par les cheveux et lui « sacra une bonne taloche » pour ne pas dire « un bon coup de poing su la yeule » parce que l'Université de Montréal, qui avait perdu contre le CUS en ronde préliminaire avait décidé de voter en bloc pour Trois-Rivières en rentrant dans la salle sans même avoir vu l’impro. Ces 10 joueurs font la différence – Shippagan perdait l'impro de 4 votes et n’avançait pas en finale. Cette injustice fut réglée par Marc, donnant naissance à la légende vérifiable de « Viens icitte mes grands ch'veux! » Disons que c’était une toute autre époque. (Texte par Robert Gauvin; Photo de la coll. Michel Hédou)