lundi 23 mars 2015

Isabel Goguen

Parfois, on reçoit l'honneur d'être intronisé au Temple longtemps après la fin de sa carrière. Dans d'autres cas, il semble peu probable que la personne ne prenne sa retraite dans un avenir envisageable, mais elle en a trop fait déjà pour continuer à ignorer sa contribution. Tel est le cas pour Isabel Goguen.

Depuis plus de 10 ans, elle s'affaire en tant que joueuse, officielle ou entraîneure dans une variété de ligues et projets d'impro. Elle commence sa carrière d'impro au secondaire avec l'équipe de la Polyvalente Mathieu-Martin avant de s'embarquer dans un long séjour universitaire où elle rempli les rôles, en alternance, de joueuse et d'arbitre en chef à la Licum, faisant deux fois partie de l'équipe étoile de l'Université de Moncton - la seconde fois (2010) en tant que capitaine - et arbitrant à la Coupe universitaire d'improvisation. Coordonatrice de la Licum de 2007 à 2009, elle deviendra l'entraîneure de l'équipe-étoile après ses études (2010). À l'extérieur de la Licum, elle fera aussi partie de l'équipe logistique du groupe d'improvisation exploratoire Les Impromptus, jouera dans la Chiac, et deviendra la première femme à arbitrer à la Ligue d'improvisation Chaleur.

Toujours présente sur la scène universitaire et postuniversitaire, c'est néanmoins ses efforts dans le réseau des écoles secondaires qui ont fait d'elle une sommité en improvisation. Par l'entremise, tout d'abord, de son travail à la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick jusqu'à 2013, puis par dévouement personnel, elle fait preuve d'un bénévolat qu'on ne peut décrire autrement que d'intense, et se rend responsable d'organiser et de crédibiliser le réseau secondaire, d'organiser les tournois provinciaux, de former joueurs et officiels, de développer l'improvisation dans des écoles où un comité tardait à naître, tout en gardant un œil sur les ligues jeunesse comme la LISSE et la LISPA, de proche ou de loin, toujours libre de ses conseils, toujours mettant l'éthique et l'équité au premier plan dans ses décisions et suggestions. Et il s'agit là d'un travail continu, pour lequel elle ne cesse de faire des sacrifices personnels.

Sous son leadership, Improvisation NB desservira en bout du compte les improvisateurs de tous les âges et niveaux. La création et le maintien d'un site Internet et d'une stratégie de médias sociaux, avec du nouveau contenu chaque semaine, et la promotion d'événements d'impro dans la province, donne à notre jeu une visibilité accrue, tout en mettant des outils disponibles aux improvisateurs et organisateurs qui veulent perfectionner leur spectacle, ou même tout simplement en démarrer un. Elle continue de donner des formations et présentations sur l'impro, entre autres aux intervenants des écoles intermédiaires qui devront participer au nouveau volet d'impro des Jeux d'Acadie. Elle organisera aussi le volet improvisation des prochains Jeux de la Francophonie canadienne. Et chez les plus vieux, on peut la créditer avec la création d'un tournoi d'improvisation adulte, le Zèbre d'Or, qui a vu le jour été 2014. N'ayez crainte, ses ambitions pour Improvisation NB ne limitent pas à ça. Elle mijote déjà d'autres plats.

Et si l'improvisation semble prendre le l'ampleur dans la province, surtout chez les jeunes, nous n'avons pas besoin de chercher très loin. Son souci pour la création d'une relève, pour les détails dans l'organisation d'activités, pour l'importance de partager les expertises, sa foi dans une structure stable pour l'improvisation... tout ça font d'elle une ressource indispensable pour l'impro Néo-Brunswickoise, pour ne pas parler de l'influence qu'ont ses efforts sur le reste de la francophonie canadienne et d'ailleurs! (Texte : Michel Albert. Photo : Josée Robichaud.)

lundi 12 janvier 2015

Eric Butler

Eric Butler a commencé sa carrière d'impro dans la saison 1987-1988 de la Ligue d'improvisation de la Péninsule acadienne (LIPA), avant de débarquer à Moncton où il devient un membre clé de la Licum jusqu'à 1992, faisant partie de la majorité des équipes-étoiles montées pendant cette période. Il inscrira son nom sur la convoitée Coupe universitaire d'Improvisation (CUI) à l'UQAM en 1990 lorsque l'équipe de Moncton charme le public montréalais. Après, Eric a trop peu d'opportunités de jouer, du moins, au goût des improvisateurs qui l'ont côtoyé et qui auraient voulu en voir plus. En effet, il quitte sur un "high" et reste à ce haut niveau de performance à tous les matchs-étoiles ou matchs de la Ligue d'improvisation acadienne (LIA) auxquels il aura pu participer.

Pour tout le monde qui a eu la chance de partager l'arène avec lui, Eric Butler est synonyme de générosité. Désarmant, il met les autres en confiance, ne cherche jamais à "shafter" l'autre (pourtant un réflexe chez bien des joueurs de son époque), et prend la responsabilité des insuccès sur ses épaules, même s'il n'a rien à se reprocher. C'est la même générosité et intégrité d'esprit qui l'a propulsé vers un certain succès au théâtre et à la télé; quelqu'un avec qui on veut travailler, quoi! Et talentueux, sympathique, et d'abords et avant tout, VRAI. Il reste un exemple hors-pairs de l'attitude qu'un joueur d'impro devrait adopter, et vous ne serez pas surpris d'entendre que plusieurs joueurs de son temps et qui sont venus après le voient comme un exemple à suivre encore aujourd'hui. (Photo et texte : Michel M. Albert)